Sunday, October 23, 2005

FNC (Festival Nouveau Cinéma) 2005: Compte-Rendu

(In Progress: tant que vous voyez cette phrase le texte n'est pas terminé...je me donne deux jours)




Le festival vient de terminer. Le direc...programmateur, pardon, Claude Chamberland semblait aux anges lors de son mot de conclusion en salles, et il y a de quoi: ce fut une excellente édition. Je pense qu'il aura su donner la leçon au milieu du cinéma québécois qu'il voulait donner.



Revenons à cette chicane entre brebis égarées du milieu des festivals montréalais de cinéma:

Je n'ai jamais apprécier cette opposition entre le FFM et le FNC par les années passées, car malgré les troubles effarants de la logistique du FFM, de nombreux films épatants y étaient présentés chaque année quand on se donnait la peine de les chercher, souvent des film qui par la suite disparaissaient à jamais des lieux de diffusion. Preuve de leur médiocrité? Je vous assure que non. Plutôt un manque de vigilance de la part de distributeurs qui ne cherchent que des films ayant des prix de festival pour les appuyer.


Par contre, je dois avouer que j'ai eu bien de la misère à digérer l'allocation à Spectra des subventions de Téléfilm pour un nouveau festival. J'ai vu quelques films à cet événement, mais j'y suis allé à contre coeur. J'ai toujours pensé qu'au pire, s'il n'y avait aucun moyen de provoquer une entente entre le FFM et FNC (première option), que Claude Chamberland avait droit à sa chance, qu'il a fait plus que ses preuves au travers des années pour encourager un cinéma différent.


Mais au Québec, c'est fou à dire, on semble ne pas avoir confiance en ses pions.
J'entends sans arrêt des nouveaux postes de prestiges dans le milieu des arts qui sont alloués à des nouveaux venus, des gens qui n'habitent pas ce pays, ou l'habitent depuis peu. Mais qu'est-ce que tout ça veut bien dire ? Ça ne sert à rien de se battre pour la culture au Québec, si nous sommes incapable de produire les gens qui ont assez emmagasiner de cette culture pour la promouvoir !

Je peux bien croire que dans certains domaines (direction d'un musée), il est préférable de prendre des gens qui ont leur pied à terre un peu partout, mais pour le cinéma je trouve que des gens d'ici ont tellement fait de chemin que c'est tout simplement la bêtise qui giffle, et qui tente d'insulter, que de ne pas reconnaître toutes ces années de travail.


Personne ne s'est jamais plaint (sauf moi, à de rares occasions) du FNC.
Cette année encore c'est le festival "des trois" qui semble avoir le mieux réussi
à attirer une clientèle (mes rhumatismes de genoux en ont pris un coup, tassés dans ses salles bondées).


"Fa que..."


Je suis curieux de voir comment Téléfilm et autres subventionneurs vont réagir, qui ont déjà annoncé leurs mises au point, qui devrait sortir d'ici Noel


Ma suggestion? Que Spectra se retire d'eux mêmes, en gardant les morceaux de leurs nombreux festivals qui fonctionnent. Ce qui permettrait une entente (ou non) entre les deux événements existants. Qu'y perdrait Spectra, véritablement? Au bout d'un mois de chaude larmes cette histoire serait complêtement oubliée. On ne parle pas de la passion d'une vie !!!!



Bon.... Après tout ce charabia... Revenons au Festive-All:




J'ai manqué trois gros morceaux:


Keane de Lodge Kerrigan, que je n'ai pas vu venir,
et dont la projection était terminé
au moment de me mettre sous la douche.
En fait j'avais mon billet mais ce jour là
j'avais opté pour un diner au resto. Mal
m'en a pris.

Three Times de Hou Hsiao-hsien: Bah, c'était
trop tôt pour moi (ou trop loin, je voulais
éviter Concordia). De toute façon je vais sûrement
dénicher et me procurer le dvd. Plus simple.

Qui a tiré sur mon frère? de German Gutierrez: complêtement passer
inapercu chez moi que ce prix du public. Évidemment, je suis sauvage
et je ne parle à personne, donc, bien fait pour moi. ;-)


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Mon GRAND favori du festival:

L'époustouflant "4" de Ilya Kurzhanovsky,
un autre chef d'oeuvre qui va passer
inaperçu. Le genre de cinéma qui
permet encore de croire en la pertinence
du médium. Je ne mâche pas mes mots.
Grotesque.


Ensuite:

"Caché" de Michael Haneke: décidément
captivant comme exercise de forme du cinéma
de genre, auquel s'ajoute un commentaire psycho-social
vraiment grinçant.

"All About My Dog" de Inudo, Kuroda, Nezu: si vous avez rit et
braillé en visionnant All About My Mother d'Almodovar,
attendez de passer au moulet ce film multivore
de la sensibilité. Émouvant.

"Something Like Happiness" de Bohdan Slama: oubliez "L'Enfant"
des frères Dardenne. L'humanité perdue, c'est dans ce film
que vous la retrouverez. Enfin un film tchèque qui gagne
un prix (Louve D'Or), et qui n'est pas un film d'animation!

"Iron Island" de Mohammed Rasoulof: les iraniens arrivent encore à nous impressionner
de leurs idées originales, leurs tableaux de micro-sociétés
à nous faire pâlir de honte (tant les gens là-bas en arrachent
pour survivre), et plus particulièrement avec ce film, leurs directions
photo donnant dans le spectaculaire.

"La Terre Abandonnée" de Vimukthi Jayasundara: film beau et lent qui m'a amplement donné ce que j'ai probablement manqué de Hou Hsiao-hsien. Le titre dit tout.

"3 needle" de Thom Fitzgerald : pas parfait mais ambitieux, et avec un sujet
tellement brûlant que j'aimerais être un religieu lui donnant mon prix oeucuménique.
Urgent.

Meilleur Acteur ou Actrice: Philip Seymour Hoffman dans Capote (le film ne repose
que sur ce jeu d'acteur)


Meilleur Documentaire: Workingman's Death de Michael Glawogger.
En fait un des grands moments du festival. Y a rien à redire:
faut voir ce film en se fermant bien la gueule.

Meilleur Court Métrage:
"Instructions for a Light and Sound Machine" de
Peter Tscherkassky. Du plaisir à regarder.
Je pensais pas qu'on pouvait me refaire le coup
de la déconstruction du western et tant me captiver.
Mention spéciale à "Uso Justo" de Coleman Miller,
une parodie du film expérimental (les deux films sont du même
programme, "Cinéma", mais j'ai vu autour de la moitié des 10
programmes présentés).


Meilleur Événement: le court métrage chanté en direct de
Benny Neremsofsky Ramsay.


Meilleur Site Web (j'ai pas regardé encore):


Déception Du Festival: "Mary" de Abel Ferrara: malgré
les efforts de Forest Whittaker, le film ne m'a pas conquit.
Mes gouroux religieux me chuchotent à l'oreille la naiveté
de ce film.


Il y aurait beaucoup de choses à ajouter.



Mais parlant de religion, je dois ici m'arrêter et
prendre le temps de re-citer ma déclaration solennelle concernant
ma relation avec le cinéma: je me suis éloigné de celui-ci
avec les années car j'ai réalisé que les films vivaient
pour moi ce que je n'arrivais pas à vivre. Heeee oui.


C'est la première leçon que je tire de mon expérience du FNC
chaque année: devoir réapprendre à vivre.


Vous pensez que je dis n'importe quoi?
Finalement ce n'est pas tant le médium du cinéma
que le processus de la fiction que je remet en caution,
et une grande majorité du cinéma s'appuie
sur celle-ci. La vie de tous et chacun m'intéresserait
beaucoup plus que les films, si j'y avait accès. Mais hélas
on ne peut pas entrer dans la vie des gens comme on veut.
Je trouve cela dommage. Il faudrait, entre nous, que l'on
commence à se trouver réellement intéressants.



Cedric Caspesyan
centiment@hotmail.com



PS: Vivre le FNC, c'est aussi de rencontrer des oeuvres d'art:
Il y avait une magnifique sculpture à l'entrée,
sorte de Giacometti trafiqué avec une tête de loup.
Ça s'appelait "Le Loup Berger", d'un certain Perras.
Très très Joli. (parcontre ses deux autres sculptures en forme de
totems à têtes de loup sont moins intéressantes, trop étirées
entre art amérindien, Picasso et son amour de l'Afrique, et
les formules géométriques de Jasper Johns, et...bon j'suis parti moi là...).
Il fallait remarquer aussi le magnifique tryptique de dalles
à lumière incandescente, dans les hautes voûtes du Ex-Centris,
digne d'une oeuvre de James Turrell. Je me surprends toujours à
le retrouver.


PS2: Vivre le FNC, c'est inévitablement de participer au Kabaret Kino,
choix intelligent que j'ai commis il y a 2 ans, parce que
j'avais besoin de me changer d'air (sauf que j'avais décidé de ne pas
montrer mes deux films, pour des raisons probablement trop
idiotes). Les films sont moyens? So what ! Le plaisir de
ses participants en salle n'est pas seulement palpable, mais
bougrement enviable.

Spasm au Café Cléopâtre

Le prochain Kabaret Trash de Spasm
(art video kitsch, porno, et moribond)
se tiendra le:


Jeudi le 27 octobre 2005 - 21h00 / portes 20h15
Café Cléopâtre, 1230 St-Laurent/Ste-Catherine

Entrée: 10$ (taxes incluses)



J'y serai, à moins que je sois
en route pour le Mass Moca.



Je me rappelle avoir demandé à Mado Lamotte
il y a quelques années si un kino sur le thème
de la marge sexuelle lui plairait pour son Cabaret.
Elle était enthousiaste à cette idée. À cette époque,
certains membres de kino cherchaient à partir des cellules
indépendantes, non-officielles, plus expérimentales
(peut-être moins hetero-macho, aussi ? ;-)....).


Je crois que Spasm est issue de ces initiatives.
Je n'en sais rien: il faut dire qu'au départ
ce sont des fans de cinéma gore qui ont partis l'entreprise,
mais l'idée de projeter chez Cléopâtre est vraiment excitante,
beaucoup plus que celle de projeter au cinéma L'Amour,
où les odeurs et textures sur les sièges
entrâvent facilement le visionnement (hmm....je pense
que je suis en train de me tromper de cellule....enfin..).


Et c'est tellement plus sympathique, le café Cléo !


Le Kabaret Trash n'est seulement qu'une des soirées
organisée par Spasm, entre le 24 et le 29 Octobre,
et qui présentera son usuelle projection de courts métrages
gores (infos ici).




Aussi:

J'ai manqué le groupe Der Plan Jeudi passé à la Sat,
mais ce qu'ils font aujourd'hui n'a rien à voir
avec la musique cinglante qu'ils produisaient
au début des années 80, et dont l'écoute à l'adolescence
m'a longtemps, je le crois, empêché de me faire des amis.


J'ai quand même hâte de lire des critiques.


Finalement, nouveau blog à signaler:

Ideas On Air, où l'auteur-artiste entends partager ses idées afin d'aider les artistes en manque d'idée.



À plus,

Cedric Caspesyan
centiment@hotmail.com

Saturday, October 22, 2005

Rêver Pour Survivre: Diane Landry "Le Bouclier Magique" À La Galerie Oboro






Le Festival Du Nouveau Cinéma commençait à m'épuiser
(5 films par jour, c'est un peu de la torture), et
le Kino Kabaret de Jeudi dernier m'a mis un peu à l'envers
(vive les blogues où l'on peut se laisser aller à nos états personnels),
alors, comme les films de Vendredi passaient devant ma tête
sans que je n'y voit rien, je me suis rendu "quelque part ailleurs"
où j'espérais pouvoir calmer mes esprits.


Le choix était justicieux: je suis entré dans un rêve.


La nouvelle exposition de Diane Landry à Oboro se présente
comme une série de stations sonores: des lits de papier
se meuvent mécaniquement comme des orgues de barbarie,
grâce à des engrenages cachés en bois qui font bouger
des éléments-objets exclusifs à chacun d'eux: des clefs
suspendues, une palette de bois avec de grands archets, et
les tômes d'une encyclopédie. Des petites ampoules de lumière
s'ajoutent ici et là, prenant part à l'oeuvre (qui selon l'artiste
fait état de son ombrage).

(Voir ici un génial panorama de l'installation, repris en direct du site d'Oboro, où vous trouverez d'autres images et le communiqué de presse).



Ces stations, qui à prime abord donnent l'impression
d'être des sculptures séparées, forment en fait une seule installation,
qui complète un vidéo apparaissant au travers d'une
parois du mur (sectionné pour l'occasion), et qui présente un montage en "morphing"
d'une demoiselle (l'artiste?) étendue sur un sofa
"dans les bras de Morphée" (décidément), changeant constamment sa posture.

C'est du monde du rêve et du sommeil dont il s'agit avec cette
installation, et je ne sais si par "bouclier" l'artiste entends une
fuite en douceur de la réalité, ou si elle évoque l'enveloppe
emmitoufflante qui nous protège durant nos sommeils, car,
étrangement, le vidéo porte un titre différent alors qu'il est
montré en retrait: "Le Bouclier Perdu" (Il faut noter que la demoiselle
sur son divan semble incommodée par l'étroitesse de son divan,
et ne porte pas de couverture).


L'oeuvre se déploie dans le temps comme dans un concertino,
dont les mouvements musicaux seraient l'ordre dans lequel
les lits sont agités et caressés par la lumière, l'un après
l'autre. On pense tout de suite à l'idée d'une berceuse,
la version tendre et enchanteresque, peut-être même féminine
(si j'ose le dire), d'une installation sonore de Jean-Pierre
Gauthier.


Sauf qu'avec Landry on traite de l'imaginaire, de la fable, et
de l'enfance. On parle de "lits vivants", de "tapis volants",
de "clocher en papier", de "temples issue de contes asiatiques",
de symboles, de mystères, et de métaphores libres à interprêtées.
Un instant on croit apercevoir un papillon, porteur de milles clés dont
le tintement nous rappelle les milles et une portes qu'elles
peuvent ouvrir. L'instant d'après on devine un étrange navire,
qui ne voguerait plus sur des eaux connues mais se transformerait
la nuit en vaisseau des espaces inventés. Finalement, la
troisième station évoque une vie qui tente de reprendre
court, sous les matelats d'un lit d'hôpital, poussée par un magma flou
causé par la connaissance (les livres) reprenant ici le courant de l'insensé.
Un oreiller posé au sol près de là, garnies de galettes de miroir, appuie aussi
cette image d'un bourgeonnement de l'émerveil. Ou peut-être s'agit-il plus simplement d'une allégorie sur les mouvements du sommeil: roulements, étirements, gonflements, ronronnements ??


Quel que soit le point de vue, on sent presque le vent nous souffer
dessus à flâne d'un endroit à l'autre de l'installation,
comme si nous allions bientôt perdre pied et
s'envoler dans les airs.


Mais bong sang.... Se pourrait-il que nous ayons
affaire à de l'art "sincère"* ??


On se situe bien ici à l'opposé du cynisme
de Sarah Lucas (et ses lits troubles
dessinants des relations sexuelles désastreuses)
ou du tragique manipulé de Spring Hurlbut (et son travail
sensible sur des lits d'enfants).

On se rapproche de Robert Therrien
peut-être, mais pas trop, juste assez
de distance encore pour garder l'impression de ne pas
savoir où nous en sommes et à quoi s'en tenir.


Peut-être après tout qu'avec Landry il ne faut plus
penser à des clefs, mais les nommer cloches,
ne plus penser à des livres, mais les nommer
"moulins à caresse". Peut-être qu'il faut pousser
plus loin notre faculté d'abstraire les formes.
Les cacher, les oublier, pour mieux les ressentir.



Et c'est de là que nous revenons à cette idée
du bouclier, qui protège notre innocence
et nous empêche de tant savoir. Ce bouclier qui
permet les associations folles que l'artiste
cherche depuis longtemps à nous faire émettre


Et c'est peut-être de ça dont j'avais besoin ce jour là,
de cette évacuation du réel, et des sens affligés. De cet
espoir que les rêves nous promettent l'impossible.

Après avoir fait le tour pendant 10 minutes, assumé
le tour de manivelle à l'action, et envisagé
le petit écran de surveillance vidéo nous
explicitant les mécanismes cachés des
lits en mouvement (détails importants
quand les objets sont si remplis de significations),
on ressort de là épaté comme de véritables bouts d'choux,
comme si le temps avait reculé pour nous permettre
de vivre une deuxième fois, pour nous permettre de vivre
enfin.


À la conclusion du parcours, l'artiste a cru bon d'ajouter
un mini curriculum en "DVD documentaire",
montrant des enregistrements videos de quatre
de ses performances (elle me fait penser
à cette artiste vue au New Music Fest de 1990 à
Montreal dont j'ai oublié le nom, mais qui
fabriquait un jouet musical en temps réel),
et de plusieurs de ses installations récentes.
Ce n'était pas nécessaire, même encombrant: je
crois que l'artiste devrait plutôt éditer ce dvd
pour accompagner un catalogue, et laisser
aux gens le plaisir de le visionner chez eux,
sans devoir se couper de ce qu'ils viennent
de vivre en galerie.


À bientôt
(dernier jour du FNC demain: courage Cedric...)



Cedric Caspesyan
centiment@hotmail.com



*La sincérité en art est un des questionnements de l'art contemporain,
qui est affligé d'ironie depuis la fin du modernisme
et depuis les courants et modes issues du post-modernisme.


PS2: this text will be translated in english at some point at Artquebus (or Arttwit).

Thursday, October 20, 2005

Y A T'Il Un Imbécile Dans La Salle (FNC 2005)

Avez-vous déja été pris d'un fou rire
pendant la projection d'un film où
personne d'autre que vous
ne riait dans la salle?


Ça m'est arrivé aujourd'hui,
avec ce film ultra (faussement?)
bidon , "Yaji and Kita - The Midnight Pilgrims"
(de Kankurô Kudô), une histoire vachement fofolle
dépictant les enchevêtrements
d'un duo de "fofolles"
dans un monde froufrouchement foutu de tourlous.


Le rire était doux et réservé
dans la salle pour un film
qui méritait des gros rires "grâââs".
Il faut dire que nous avions affaire
à une sorte de Dumb & Dumber
gay (enfin avoué) à saveur surréaliste.

Alors: soit la clientèle est trop intellectuelle
pour se permettre de s'abaisser
à s'engouffrer dans tant de conneries, soit
elle est hétéro et se demande bien
s'il est vraiment "cowrect' de rire
des loufoqueries de nos pauvres comparses
homosexuels


J'en voyais s'impatienter dans la salle.
Certains sont même partis. D'autres riaient,
avec gêne.


Bref, je souhaite vivement que ce film
soit rapatrié par le festival Image Et Nation, un festival montréalais de cinéma "queer"
où les réactions en salles n'ont connu d'égal que
les réactions des anciens festivals
Fantasia du temps de l'Impérial (ce qui est
BEAUCOUP dire...non, vraiment: vous ne savez
pas ce que vous manquez).


Bref voilà. je me sentais bien mal
à l'aise dans mon fauteuil à pouffer de rire
dans ma paume, comme si j'étais devenu
l'imbécile de la salle, expert en la matière,
qui se gaverait ainsi de ce genre d'humour bas de gamme
comme il se gave de poutine toutes les nuits vers 4 heures du matin
en revenant de sa traînée dans les bars de danseuses.


Bon...c'est sûr que les blagues de pets m'ont laissé
comme un froid dans le dos...mais... des couilles tirées
comme des élastiques? Euh..Amenez-ens ?! haha ! (Agheuuuu!)

Non mais vous m'avez vu cette face
de champignons ? C'est fou !!??


Et je jure que je ne verrai plus JAMAIS le
Mont Fuji de la même manière !!!


Bref un film...euh...comment dire...
le "feu de camp" du film "camp" (c'est à dire, "de joie"),
mixant avec excès John Waters et Terry Gilliam (effets spéciaux
surprenants). Un film culte qui n'a pas encore
inventé son audience.



Vous n'en parlerez pas pendant 3 heures de temps, mais
je vous le conseille si tout bonnement vous viens le goût
de tester votre tolérance envers les enfantillages.


Si vous appréciez le ton de mon écriture,
vous n'êtes jamais arrivé si prêt,



Beuhbye,


Cedric Caspesyan
centiment@hotmail.com



PS: Je reviens aux arts visuels aussitôt
le festival terminé. La rencontre numéro
2 avec Marc Mayer se situe au musée
d'Art Contemporain le 2 Novembre.
Ben oui Ben oui....Mais c'est
Paulette Gagnon et compagnie, qu'on
veut chicaner, pas Marc Mayer !!
Hey Marc, je l'ai vu ton exposition
"Basquiat": irréprochable.

Autre Coup De Coeur Du FNC 2005

Hélas il s'agissait de la dernière représentation,
mais "Iron Island" de Mohammed Rasoulof s'ajoute
à ma mini-liste de coups de coeur du FNC 2005,
dans une des éditions les plus élevées des dernières
années (pas qu'il n'y ait tant de chef-d'oeuvres,
mais ls films déçoivent rarement).


Coupé ou presque du reste du monde, les paysans habitant
ce film honèrent une sorte de cheik, et vivent parcimonieusement
sous l'emprise du totalitarisme délicat de celui-ci.


Je conseille ce film étrange, à la poésie visuelle aussi
limpide que l'eau de l'"ocyan" qui la supporte.



Avant de filer vers mon prochain film,
je mentionne aussi la programmation "Cinémas"
des courts métrages, contenant de véritables
morceaux de bravoure. Aussi, le film tchèque
"Something Like Happiness", d'une humanité
rare.



A plus,


Cedric Caspesyan

Tuesday, October 18, 2005

Déception: Rencontre Avec Marc Mayer À Zeke's Gallery

"What We Say To Ourselves Is Really Quite Interesting"
Marc Mayer






Je suis revenu déçu et même déprimé de la rencontre arrangée entre Marc Mayer et Chris Hand à la galerie de celui-ci, au 3955 St-Laurent (Zeke's).


Et non, il ne s'agit pas de plaintes anodines concernant la logistique de la soirée,
mais bel et bien de l'impression qui persiste de frapper des murs, dans tout ce qui concerne le musée d'art contemporain, ce que m'a rappelé le ton défensif de monsieur Mayer qui s'est appuyé sur un réel talent pour bifurquer toutes questions pointues de la soirée vers des affirmations d'opinions personnelles, se traduisant en des "j'aime ceci" ou des "je trouve qu'ils font un magnifique travail".



Et en fait, pourquoi se battre?

Qu'ils le dirigent, "leur" musée, qu'il en fasse ce qu'ils
veulent.



Désormais de toute façon je trouve bien plus intéressante et intriguante l'idée
d'exposer dans un restaurant Subway.


(2 heures plus tard.....)


Bon je me suis défâché, mais il y a plus de détails ici,
au dernier commentaire (en anglais).



Merci,

Cédric Caspesyan
centiment@hotmail.com

Musiques Et Pavanes: le programme "Parade" au FNC 2005

Je soulignais avant hier
l'ambiguité des nouveaux
long métrages narratifs
qui plient leur propos
pour se diriger en ligne droite
vers le film d'art.


Aucune ambiguité avec le programme
de courts métrages "Parade" du FNC:
nous avons bien affaire à des "films-objets",
appelez-les "films d'art" plutôt que du cinéma
expérimental, le tout parsementé de quelques tranches
d'animation.


Comme le titre de la programmation l'indique
(un des meilleurs de la série), il s'agit de vignettes
présentés comme les morceaux d'une suite, ou les bijoux
d'un fantastique collier (de pellicules, il va sans dire).




Mais..oops...J'y reviendrai plus tard, car je dois
me rendre à une petite réunion d'urgence sur les enjeux
de l'art contemporain au Québec.

(texte à suivre (non-terminé))

Monday, October 17, 2005

Coup De Coeur Du FNC 2005

Coup De Coeur au FNC 2005,
cette fable étrange sur le thème de la science génétique:


"4" de Ilya Kurzhanovsky.


Et comme la plupart des films que j'adore, il n'y
a pas grand chose à y ajouter par les mots:
il faut le voir, ce film, sinon le vivre.



Je vous invite donc fortement à l'essayer,
quoique vous êtes averti que les films que j'aime
ne sont pas toujours les plus facile.


À bientôt,


Cedric Caspesyan
centiment@hotmail.com


PS: il y a une scène de cruauté envers animaux qui pourra
vous indigner. Comme dit un protagoniste du film: il y a des choses
que l'on fait en Russie qui seraient inacceptable ailleurs.

Sunday, October 16, 2005

Cinéma De La Cruauté: "Caché" de Michael Haneke

Si vous croyez que c'est dans les films populaires comme Sin City des Rodriguez et Miller que se retrouve la cruauté cinéphilique (ces magnats ne savent même pas qu'à se retrouver les membres coupés, on s'évanouit très vite du bout de son sang, bien avant le temps d'être dévoré par un animal), et bien détrompez-vous: vous la retrouverez dans un film de Michael Haneke.


Non mais: vous avez vu l'affiche de ce film?
Une simple giclée de sang, qui se figera
longtemps dans votre tête.



La cruauté, chez Haneke, prends plusieurs formes:
cruauté des protagonistes, cruauté de l'image,
cruauté des événements politiques que le film
dépeint en sourdine et, surtout, cruauté
du cinéaste envers le spectateur, qui se joue bien
de l'emmener dans des dédales où rien ne sera dévoilé,
comme lorsque l'on nous déplace dans un kidnapping avec
une cagoule sur la tête.



Mais où sommes-nous, exactement, avec ce film?


Il fut un temps où la seule question que l'on
devait se poser en regardant un film "standard"
(narratif), c'était de bien délimiter les terrains
du documentaire et de la fiction.


Aujourd'hui, les choses ne sont pas aussi simple.
On doit se demander si, finalement, ce qui est montré
n'est pas secondaire à ce qui constitue une exploration
formelle du cinéma. Un usage purement métaphorique
des outils qui le voit naître. Filmer non pas
pour vous raconter une histoire, mais pour
vous parler de cinéma, et de la façon dont celui
ci offre des opportunités de décortiquer
des troubles du langage, ou de cerner des problèmes
philosophiques ou socio-politiques plus large.


Le cinéma en tant qu'objet, ou plutôt
(on ne parle quand même pas
de "Moth Light" de Stan Brakahage),
la structure de celui-ci comme
fin en soi: "cinema's for cinema's sake".


Haneke ne cesse de raconter que son film
traite de la "manipulation de l'image".

Soit. Dans ce sens, on pourrait
autant parler du prisme à suspens
que constituait le film "Wavelength",
de Michael Snow.



Qui nous manipule exactement ?

Le cinéaste ? En nous entraînant dans
un film sans issue où la trame narrative
est utilisée afin de signaler à quel
point notre inefficacité à prendre
recul sur ce qui nous est montré n'a
d'égal que la façon dont les protagonistes
embriquent leur fausses conclusions?


Où y a t'il véritablement un ennemi caché,
un monstre d'une cruauté inimaginable
qui tire des ficelles pour créer des
zizanies dangeureuses?

Faut-il chercher à dénouer ce puzzle,
comme dans le cas d'un film de David Lynch (dont
Haneke emprunte une formule), où vaut-il
mieux battre en retrait en acceptant la leçon
qu'Haneke tente de nous enseigner "à travers le cinéma"?


Je reste confus sur le sujet.


Certains critiques prétendent qu'il y a effectivement
des "moments cachés" dans l'intrigue qui voilent
le dénouement (la compréhension) de l'histoire.

Des dessins d'enfant, des discussion enterrées,
des objets révélateurs, vous prenez les éléments
qui vous conviennent et en faites ce que vous voulez.
Où vous opter pour la solution banale du mensonge
(si le "cinéma ment" (Haneke), alors les personnages peuvent
le faire tout autant). Où vous douter comme moi qu'il
y a un être invisible (le cinéaste lui-même),
qui prends un plaisir macabre à sabrer dans
la psychologie de ces personnages en
quête de soulagements (être diégétique, ou
"oeil divin" proactif forcant des destins à
s'entrecroiser: vous décidez).



Le cinéaste fut déçu (pauvre bonhomme) de ne pas avoir
gagné la palme d'or pour ce film, mais donnons-lui
raison: le film, d'une mise-en-scène ciselée à souhait,
pose mieux les enjeux du cinéma actuel, qui en est vraiment
à l'étape de se regarder le nombril (pour ainsi dire*).


Un film "plus intéressant à faire qu'à regarder" (dixit Haneke) ?
Ce qui pourrait être un autre indice que ce film s'active
dans ces derniers instants comme un virus déjouant les gouffres du thriller psychologique auquel cher spectateur, vous vous être trop souvent entiché.


Peut-être aller vous, comme Georges, commettre l'erreur
de tirer vos propres conclusions....



Cedric Caspesyan
centiment@hotmail.com




*(je parle ici d'un cinéma narratif en retard de 60
ans sur le cinéma expérimental, mais je crois que l'on
s'est compris)


ADDENDUM: quelqu'un m'a parlé ce matin
(suivant l'article) de la relation étrange
entre Anne et Pierre (copain de famille)
et de l'ampleur de la réaction du fils
d'Anne et de Georges. Peut-être y a t'il
une piste ? Peut-être ne suis-je tout simplement
pas assez intelligent pour comprendre ce film ?
(moi, expert en décorticage des symboles
utilisé par Lynch). Reste les livres sans titres
de la salle de télévision, match graphique
sur ceux de l'appartement de Georges,
et l'image finale de l'école (prise vidéo
ou non, on ne le saura pas) qui définit amplement
l'importance du thème de l'éducation dans ce film.

Saturday, October 15, 2005

Vérisme et Sentiments

Deux films vus au FNC, 2 approches opposées.


D'abord "L'Enfant", des frères Dardenne, palmé d'or à Cannes,
film si simple, film si "vrai" (laissez-moi rire), défendu
comme un renouement du cinéma avec la réalité, grâce à
une direction sobre et presque dénuée d'artifices, où
tout repose sur le dos de jeunes acteurs inconnus (presque
des vierges du cinéma, pureté oblige), et sur un propos grave qui en chemin
en élimine un autre (celle de la vente des bébés sur le marché noir)
pour se pencher sur la décadence des roméos et juliettes du nouveau
siècle.



Ensuite, un film manipulateur à l'extrême (et bah..lequel ne l'est pas),
sentimental à souhait, grossissant à qui mieux mieux certains pathos de l'attachement affectif homme-animal, mais à travers un humour détendu par une formule libre et folle trahissant l'histoire conventionelle. Ce film presque débile mais absolument charmant s'intitule "All About My Dog": il est en fait dirigé par plusieurs réalisateurs (qui ont assemblé des courts métrages autour d'un "plot" principal), et a provoqué chez moi autant de rires que de larmes (he oui..j'ai perdu moi-même un chat il y a un an, moi qui avait telement besoin de cet amour).



Lequel des films ai-je préféré croyez-vous?


Le deuxième, et de loin. Film incognito que ne semble pas avoir raflé aucun prix, et
dont seul les mômes semblent prendrent la peine de discuter.


Enfin, voilà, je tenais juste à vous rappeler que le cinéma, quand ce n'est pas
du documentaire, he ben...c'est du cinéma, et que celà ne sert à rien d'essayer
de nous cacher que l'on nous ment. Pour le spectateur intelligent, le vérisme narratif peut parfois même être pressenti comme une perversité, ce qui a couté
des critiques lourdes à des cinéastes qui autrement avaient fait de "si beaux films"
(Je pense à Mohsen Makhmalbaf).


Y a t'il véritablement un "ton juste", pour le cinéma?
S'il existe, avertissez-moi: je préfère m'en méfier.



Bon, vite, je tien à écrire un petit
compte rendu des travaux récents d'Edward
Burtynsky. (comme nous sommes chaud et à
propos)


Cedric Caspesyan
centiment@hotmail.com

Friday, October 14, 2005

FNC Salon Rouge Numérique: Dominic Gagnon Et Le Duo Pascal Lièvre / Benny Nemerofsky Ramsay

Bon,

ce ne sera pas le retour du Média Lounge
au FNC
cette année, probablement par faute de moyens,
probablement aussi car les expositions d'art
numériques commençaient à sortir un peu du mandat
du festival.


Reste que je me suis rendu tantôt à ce fameux
"Salon Rouge" du 3ième étage du Musée Pour Rire,
où une sélection de petits écrans plats m'attendaient,
présentant une série d'oeuvres web déjà très mal
annoncés par les dépliants et catalogues du festival.


J'y reviendrai.



Il y avait aussi Pascal Lièvre et Benny Nemerofsky Ramsay
se promenant ici et là, brandissant un carton fait dernière
minute, annonçant le retour du fameux baiser à un dollars de
l'artiste Orlan.


J'imagine que les deux artistes s' échangent un baiser
lorsqu'on les paient?

Figurez-vous que je n'en sais rien, car tout le temps
que j'étais là, ils discutaient avec des gens du milieu
(probablement tous des invités du FNC) qui leurs posaient
sans cesse des questions discrètes, en aparté.


Je crois que malheureusement le gratin numérique du salon
rouge n'est pas le milieu idéal pour effectuer une performance d'art.
Nos deux lurons avaient plutôt l'air d'être les clowns de service.
Quel dommage.

Je retourne plus tard voir si il y a quelque chose
qui se passe pour la "2ième" partie de cet événement.


(je rajouterai le texte ici).


ADDENDUM: me voici revenu de la soirée magique
de la projection des vidéos politico-humoristiques
du tandem (si je me permet de les signaler ainsi)
Pascal Lièvre et Benny Nemerofsky Ramsay.


En tout, 8 videos furent présentés, dont
un magnifique extrait d'une installation
de Nemerofsky Ramsay qu'il a bien voulu
interprêté "live" pour nous: il s'agit
de micro-opéras dans lesquels il assemble
des extraits de chansons pop sentimentales,
selon des discours très récurrents, comme
le geste d'appeler ou l'utilisation des
prénoms.

Les deux artistes utilisent la chanson
sentimentale pop pour mieux souligner
des disconnections entre la culture
de masse et la politique, ou l'histoire
de l'art.

Pascal Lièvre procède la plupart du temps
par le récit de textes politiques, comme
ceux de Mao, un texte de George W. Bush
lancé en réponse au terrorisme, ou celui
de l'acte patriotique américain. Ces textes
sont ajustés à des airs populaire (de Abba
à Céline Dion) et pour ainsi dire "chanté",
dans des vidéos parodiques et sirupeux.


Benny Nemerofsky Ramsay se joue quant
à lui de la recherche d'une identité
culturelle gay, en reprenant des classiques
de musique de la renaissance (Purcell)
ou de musique populaire (Madonna) dans
des situations auto-dérisoires, comme
dans une émulation d'un groupe pop
"boyband" (dont les membres sont entièrement
joués par l'artiste (J'avais déja vu ce vidéo de
nombreuses fois)), ou un "ballet mécanique" effectué
sur 16 écrans de télésurveillances (fameux "Live
To Tell", un des temps forts de la soirée, et qui prouve
le talent réel de chanteur de l'artiste).

Curiosité ? Cet autre video de
Ramsay où il nous présente
une tentative d'audition pour
un groupe pop obscur et lesbien
de Russie (!).


Cette tendance du "vidéo d'art-chanson"
et de l'ironie sentimentale est très
présente chez les artistes issues de la période 80,
période noire et existentielle où l'individualisme
et le romantisme ténébreux étaient de mise,
après les désillusions des artistes plus engagés
des années 70. Des artistes issues de contextes
plus "post-punk", comme Pipilotti Rist ou Rodney
Graham, furent parmis les premier à joindre l'art
contemporain avec le médium de la musique pop, dont ils se
proclamèrent des héritiers. Les artistes plus récents,
quant à eux, doivent souvent s'en remettre à combattre
les excès de la culture MTV, celle qui sert encore de moule
culturel à une grande majorité d'enfants et d'adolescents.

Derrière le ton jolubile, il y a certaines abysses
que nos deux artistes de ce soir tentent de couvrir.
Et peut-être finalement, c'est un peu un relent de désespoir
qu'ils réussissent si bien à cacher. Comme ces deux amoureux dans un vidéo
de Lièvre (Axe Du Mal) qui s'endorment comme ils l'auraient fait dans un vieux vidéo d'Ultravox.


L'atmosphère dans la salle ce soir me paraissait parfois un peu froide,
pour une présentation de vidéos sensés nous donner le sourire.
Il aurait été curieux de voir comment les spectateurs de Kino
auraient réagit à des oeuvres en apparences légère,
mais aussi différentes de ce qui est généralement montré
lors de ces soirées.

(Le site de Benny Nemerofsky Ramsay
est ici, pour plus de détails sur les oeuvres.)

(Ici, celui de Pascal Lièvre,
incluant le vidéo "Abba Mao")

-------------------------




Une installation à 4 canaux mal indiquée
s'ajoutait en bout ligne lors du parcours
du salon numérique.


Il s'agit d'un videogramme d'à peu près 15 minutes
qui est répété "en canons" (à des intervalles différents)
sur 3 autres moniteurs, placés en cube.


Comme ce vidéogramme est composé de 4 images
jouant en même temps, c'est à un véritable
4 par 4 de l'art video que l'artiste Dominic
Gagnon nous convie, sorte d'amalgame
associatif qui rappelle un peu trop
le travail de Mike Hoolboom, mais
qui semble être investi d'images
tournées par l'artistes, en plus
de l'usuel melting pot médiathique.

Son thème? Aurore, l'enfant de chienne...
oops..non je veux dire..l'enfant martyr..
(ahem, scusez).


On constate assez rapidement que c'est un portrait
psychologique du Québec régional que l'artiste tente
d'évoquer (actualiser les lieux d'où proviennent
ces légendes monstrueuses), ce qui n'est pas incongru avec
la récente vague médiatique entourant les abus d'enfance
dans nos régions (incluant un nouveau film choc de Paul
Arcand).


En ce sens les intentions de ce projet restent louables,
mais je ne suis pas certain que la mise en forme
par harcèlement visuel soit le choix idéal,
nous ramenant vers une esthétique
de collage, du patchwork médias, du
zapping de la conscience, qui
rappelle trop facilement l'art vidéo
des années 80. (si, si, il y en avait
des sculptures télévisuelles aux foufounes
électriques, durant cette période)


Il y a des pensées énoncées par certains des interviewés
qui sont à peine perceptibles. Il aurait été intéressant
de savoir d'où elles proviennent.




-------


Finalement je dois ajouter deux titres à ma sélection écrite
il y a quelques jours des événements du FNC reliés aux arts visuels:


Figurez-vous que le cinéaste Bertrand Bonello (dont je dois être
un des rares énergumènes à ne pas trop avoir apprécier les longs métrages,
en partie car je déteste voir des gens plus beaux que moi être payé à baiser..
;-D..), présente un portrait de l'artiste photographe Cindy Sherman.


Ça s'intitule "Cindy, The Doll Is Mine", et c'est présenté
dans le programme "Solitudes" des courts métrages.


Va t'on apprendre quelque chose de nouveau sur cet artiste
phare qui expose sans arrêt de nouvelles photographies
dans les nombreuses expositions collectives à New York?
Ça reste à voir.


Autre film présenté: "Making Pictures" (de John Price) posera
un regard critique sur le récent travail photographique
d'Edward Burtinsky sur la Chine, présentement exposé chez
Nicolas Métivier à Toronto, et Charles Cowles à New York.

Peut-on faire de l'art, et vendre de dispendieuses photos, sur le
sort d'hommes vivant dans la misère? Je me demande bien si l'artiste
lui-même oserait répondre à cette question...





Bon...


Filons voir ce que Lièvre et Nemerofsky nous ont
concocté pour le FCMM...euh..le "FNC".


Cedric Caspesyan
centiment@hotmail.com



PS: ces textes ne seront pas traduit pour la version
anglaise du site, qui contiendra bientôt des commentaires
non traduit en français.

Saturday, October 08, 2005

3 Heures d'Attente Au Fnc...

Et N'allez pas croire que j'aurais du arriver plus tôt.


Je suis arrivé à 11 am et ceux en avant de la file attendais déja depuis
plus d'une heure.


Je parle bien sûr de la file des "accrédités" (celle des médias ou de ceux qui achètent un badge, ce qui est mon cas).


J'entendais des journalistes se plaindre qu'il n'y avait pas de
file pour les médias. Quelle niaiserie! D'abord, la majorité
des gens en ligne au devant de moi provenaient des médias
(sur 30, on devait être 5 clients réguliers), et ensuite,
les cinéphiles acharnés qui paient leur badge devraient gagner
le respect des journalistes qui écrivent en grande partie pour eux
(on parle ici de représentants de magazines spécialisés: je ne me souviens
pas d'avoir vu un chroniqueur pour La Presse).


Le pire c'est que le FNC présente une panoplie de films
en projections spéciales pour ces médias dès cette semaine.

Poussez, mais poussez égal.




Autre méfait: ce photographe qui n'arrêtait
pas de prendre en photo les gens attendant en file:

"Hey le paparazz ! On vient de se lever, on a tous des têtes
d'enterrement, tu pourrais pas nous ménager, viarge?"



Enfin...


Le Fnc conserve encore dans leurs ordis une vieille photo de moi datant de 4 ans.
Mon but maintenant c'est de retrouver le poids idéal que j'avais atteint pour cette année là. Comment pouvais-je broyer du noir à cette époque? Je pense que le gars de la billetterie doutais que je sois le même homme que sur la photo de mon badge. J'ai senti comme un sourire étrange....



Bref, à allez et venir dans la grande allée du Ex-Centris, on aurait dit que rien n'a changé pour ce festival, qu'ils n'ont jamais déménagé des lieux, et que Claude Chamberland le dirige encore (à le voir discuter avec les employés de la billetterie).


C'est la grande curiosité des montréalais de savoir ce qui va advenir
dans cette ville des événements cinéphiles pour les prochaine années.


On y repensera assis au 2ième étage du cinéma Impérial, exactement
là ou je m'assied habituellement pendant le FFM ...



Cedric Caspesyan
centiment@homail.com

Le FNC S'En Vient

Il est passé 5am ce Vendredi,
et comme quelques autres je termine
ma liste de numéros pour me présenter
bien prêt à la billeterie du Festival Du
Nouveau Cinéma
demain matin vers midi.


Ça me stresse: c'est toujours l'enfer à
cette billetterie le jour d'ouverture.
Le processus est long et épuisant.


Le FNC, c'est les nouvelles intiales de ce festival
(je suis le dernier à m'être habitué a abandonné
le "FCMM") qui fut dirigé par Claude Chamberland
pendant 33 ans.

En effet, ce sieur réputé et généralement aimé
de la cinéphilie montréalaise (on a tous un peu
boudé le nouveau FIFM par solidarité pour lui,
dans le fond, pour ceux qui s'intéressent à la saga
des festivals de cinéma de Montreal), ne dirige plus
son propre festival, ce que je trouve étrange et
presque dangeureux (enfin..pour le festival, s'entends.)


Je dois avouer que, pour avoir couru plusieurs
des festivals de cinema montrealais depuis 1990
(je fûte, mes chers consoeurs, un véritable cinéphile
dans une ancienne vie, avant de me pousser davantage vers les arts visuels),
je me sens en mesure de trier les bons et mauvais
côtés des 2 ressortants principaux dans cette guerre
à ne plus finir entre Serge Losique et Claude Chamberland,
le premier ne programmant même pas son festival, le deuxième
ne dirigeant plus le sien.


Me semble que si les 2 clans s'étaient entendus
à mettre quelques égos de côtés et à diviser
les années séparant l'âge des 2 festivals,
(FFM et EX-FCMM), on serait arrivé à cette bacchanale
filmique dont Téléfilm rêvait tellement.



Reste que le favoris du public depuis plusieurs
années est le festival de Mr. Chamberland, en grande partie
car celui-ci râfle souvent les films ayant bouleversé
les critiques dans les grands festivals du monde, ce qui pour
les cinéphiles ne se déplaçant pas beaucoup provoque une immense
réjouissance.


Encore cette année, des gagnants de Cannes , Locarno, et San Sebastian
y seront présenté à travers quelques films de jeune premier (ceux-là
même qui couvrent le mandat du festival depuis ses tout débuts).



À reculons, je vais y assister une fois de plus, à ce festival.
À reculons car je sais que je vais adorer plusieurs de ces films.
À reculons car je sais combien je vais les haïr un petit peu plus tard.



Revenons à nos moutons:

Il n'y a pas beaucoup de contenu relié aux arts visuels au FNC
cette année.


J'ai remarqué la présence de Christian Boltanski comme "interprète" (!)
dans le nouveau film-mémoire d'Alain Cavalier.

À part de celà, un nouveau video de Johan Grimonprez, une oeuvre de Laurie Anderson(dont le travail récent est ma foi, assez obscur), et de quelques autres artistes plutôt issue de l'art videographique (Leighton Pierce, Donigan Cumming, Bady Minck, Sabine Massenet, etc...), tous présenté dans des programmes-sélections de "courts métrages" mélangeant les genres: fiction classique, cinéma expérimental, cinéma d'animation, art vidéo, bref...le genre de présentation où je dois toujours me taper quelques films trop lèché me tombant sur les nerfs.


Et toujours ces même thèmes embras(s)e-tout qui reviennent chaque année: distances, solitudes, instants, etc.. Ahhhh...."la vie et ses courants"... Je conseille tout de même la projection s'intitulant simplement: "Cinémas".



Au programme est aussi inclue une performance video de Dominic Gagnon,
un des rares moments d'arts médiatiques cette années, et surtout,
celle que je ne manquerai pour rien au monde, une sorte de je-ne-sais-quoi
rencontre entre Pascal Lièvre et Benny Nemerofsky Ramsay (performance?)
divisée en deux partie: le véritable RV des amateurs d'arts visuels
au FNC cette année, qui comprendra si je ne m'abuse une redite "queer"
du fameux baiser à un dollars de l'artiste Orlan. C'est intitulé:
"J'Adore" (les anglais rafole de cette expression ces temps-ci..."J'adowre"..
je n'entends que ça).



Finalement, il ne faudrait pas oublier une "section secrète"
trop malheureusement obnubilée à chaque année à ce festival:
La remise des prix de Cyberpitch, qui sélectionne chaque années
une série de nouveaux sites webs, dont plusieurs sont des oeuvres
d'arts "médiatiques" (art web). C'est l'autre RV pour les amateurs
d'arts visuels.


Autre secret: le documentaire "Modify" de Jason Gary et Greg Jacobson
qui va sûrement contenir sa dose de body art extrême (je ne saurais
dire dans quelle mesure).


Une tentative tardive de cibler le domaine des jeux vidéos
se fera aussi sentir cette année.



Dites-le moi si j'oublie quelque chose,
et pour le reste, on s'accroche
bien traditionellement à nos chaises
pour une autre quinzaine (attention au rhumatisme
des genoux!),


Cedric caspesyan
centiment@hotmail.com



Toutes les informations concernant le FNC sont
ici.

Thursday, October 06, 2005

Coup de Coeur Surprise au Mois De la Photo de Montreal

Ok, ok,


coup de coeur surprise au Mois De La Photo de Montreal,
à ajouter à la liste d'hier:

- Lynn Marsh: "Crater" à la Cinémathèque.


Je ne m'attendais pas a ce que ça me soulève de la sorte,
moi qui n'avais pas beaucoup aimé ce que j'avais pu voir de
l'artiste auparavant.


Il vous reste que 3 jours pour visiter cette oeuvre.

Ça va vous prendre un petit 5 minutes de rien du tout,
mais, pour revenir à mon propos d'hier, je pense
que l'on peut parler de fascination avec cette oeuvre.

La fascination, c'est comme l'esthétique: surtout une question
perspectiviste, donc de goût.


Et pourtant, il y a des procédés qui semblent plus aptes
à fasciner, et c'est exactement ce qui ressort de l'expérience
du Crater de Lynn Marsh.


Je vous en reparle,


Cedric Caspesyan
centiment@hotmail.com




PS: l'artiste Roadsworth discutera à la galerie
Zeke dimanche soir prochain. Hélas
je serai probablement dan l'impossibilité de me rendre. L'artiste semble ne pas s'être entendu avec le galeriste pour présenter sa (première?) exposition solo. Demandez-lui donc s'il a l'intention d'exposer des documents de ses travaux de rue quelque part. Des examples de ses stencils, des explications sur ses choix de motifs, etc... Son empreinte cyclable récemment présentée par Quartier Éphémère
m'avait confirmé la pertinence de ce travail (sans oublier le talent de l'artiste).

Wednesday, October 05, 2005

Je suis tenté de....

...vous laissé mes impressions sur le Mois De La Photo de Montreal.

Mais je préfère attendre de terminer ma course.


Je ne ferai pas de cadeaux: je vais catégoriser les expositions par ordre de préférence car cet exercise m'oblige à décider ce qui est mieux de ce qui l'est moins.


La présentation de cette année est tout à fait inégale, ce qui peut sembler prévisible, mais pas quand on se rappelle certaines éditions antérieures plus pointue et contenant un moindre nombre d'artistes, réunis en grappins à quelques endroits (du moins en ce qui concerne la thématique principale).


Ce qui en réjouira plusieurs, c'est que cette année il y a vraiment beaucoup de photos. Fini le temps ou tout médium servait de support à n'importe quelle interpretation de certain concepts de la photographie.


J'ai manqué quelques conférences importantes qu'il me ferait grand plaisir de relire
(si seulement le mois publiait ses colloques...Il me semble que c'est un le but
premier de ce programme que de proposer un débat).


La présentation de Michael Snow à la galerie de l'Uqam ne m'avais pas trop emballé.
L'homme s'était permis de lire un long curriculum décrivant sa carrière, ce qui m'avait semblé un peu redondant, ou pire, qui m'avait fait entrevoir la redondance dans le travail récent de cet autrement grandiose artiste présenté à cette galerie.

Il faut dire que la panique de l'air m'avait prise à travers le nombre incroyable d'étudiants qui étaient présent. Je serais tellement curieux de pouvoir lire les milles travaux qui seront sûrement écris d'ici la fin de la saison sur cette petite exposition de Snow. Hmmm...Bon sang, je n'ai pas dit mon dernier mot sur ce sujet.


Bref, Snow s'est entretenu en gros sur le motif de la "fenêtre" qui forment le corpus de travaux présenté jusqu'à Samedi à l'Uqam, motif qui a d'ailleurs
été le sujet de quelques-unes de ses oeuvres majeures, manquantes au présent rendez-vous.

Des photos de fenêtres, des objets en forme de fenêtre, et des photos empruntant
la forme ou la perspective de la fenêtre: bref, des exercises structurels sur le jeu du cadrage et la permissivité du medium de l'image.


Ma foi, Cedric, est-tu en train de répéter en tes mots le communiqué de presse
de Martha Langford ?


En fait, j'essaie de vous prévenir, au cas où vous vous décideriez d' aller
y faire un tour: c'est un travail simple et austère, pour les amateurs de démonstrations conceptuelles. Ce n'est pas tout à fait l'ouverture vers l'imaginaire promis par Langford. Il s'agirait même d'un blocage sérieux en cette faveur.

L'imaginaire, chez Snow, c'est sa façon de démontrer, de fabriquer des "objets"
photographiques, qui parfois dénonce presque le médium.


Finalement, Snow, c'est un grand patenteux de l'ère conceptuelle.




Mes choix du Mois De La Photo de Montreal pour ceux qui ne veulent pas tout voir
sont les suivant:


- Michael Snow à l'Uqam, tout de même, pour l'événement (ça finit Samedi)

- Tracey Moffat au Musée Des Beaux-Art de Montréal

- Diane Borsato à Occurence

- Karen Brett à La Centrale (ça finit Dimanche)

- Alain Bublex et compagnie à Maison De La Culture Frontenac (ça finit Dimanche)

- Adad Hannah à B-312 (ça finit Samedi)

- Iain Baxter à Vox

- Les Revenants au centre MAI



On m'a parlé en bien de l'exposition Lieux Incertains au centre Saydie Bronfman mais je reste perplexe jusqu'à ma visite.

Vous avez manqué Evergon, mais une section de ses oeuvres est à la galerie Trois Points jusqu'à Samedi.

Vous avez manqué une autre belle exposition au 2ieme étage d'Art Mûr. Tant pis.

Vous avez manqué Robert ParkeHarrison à Toho-Bohu mais vous pouvez toujours vous procurer le livre.



Je n'ai pas encore décidé sur le sujet de mes coups de coeur de cet événements, mais
je crois que les choix plus haut sont plus aptes à plaire (à part Michae Snow) à un plus grand nombre de gens. C'est un grand taboo dans un pays où l'art est subventionné de faire la différence entre un art "intéressant" et un art "fascinant".
À lire les communiqués de Martha Langford pour l'événement, elle ne semble pas faire la différence. Moi je prends l'audace d'établir cette distinction.


Il y a aussi des oeuvres qui sont fascinantes pour les mauvaises raisons...
J'y reviendrai.


Cedric Caspesyan
centiment@hotmail.com

Monday, October 03, 2005

Quand Les Images Disent Milles Mots: Zev Tiefenbach "Binary By Submission" à Zeke's Gallery





Je me suis rendu aujourd'hui à la galerie Zeke (galerie de Chris Hand,
à Montreal).


Par des circonstances étranges, je n'avais encore jamais visité une seule
exposition à cette galerie.


Je ne suis pas le seul. Cette galerie hors-circuit dans le milieu
des arts visuels de Montreal, bien que populaire dans le milieu
"underground" anglophone de cette ville, est très peu couvert par les
magazines d'art du Québec.


Elle est spécialisée dans les premières expositions d'artistes
(débutants), comme le photographe Zev Tiefenbach qui présentait
ces jours-ci des examples de ce qui constitue probablement
ses premières séries photographiques.


Avant de revenir sur Zev, je dois ajouter que,
malgré l'originalité du galeriste qui tient à conserver
l'esprit "salon" des premières galeries européennes,
j'ai l'impression que les choix artistiques de celui-ci sont contraints
par le fait que la galerie est aussi un lieu de concerts et de séances
de lectures. Les médiums plus traditionnels et de petits formats
sont peut-être mieux adaptés à ce genre d'accrochage en "tour de scène".



Cela dit, le travail de Tiefenbach déjoue les règles du familier, grâce a un système
farfelu qui consiste à titrer ses oeuvres par des numéros de téléphone que l'on peut composer sur place (grâce à un cellulaire généreusement prêté par le galeriste) afin d'entendre divers textes et sons qui accompagnent les photographies.

J'avais déja vu des photos accompagnées de son (diffusé par hauts-parleurs: on pense notamment à Nan Goldin), ou des oeuvres sonores utilisant des numéros de téléphones
(The_User, Tagny Duff, Steve Heimbecker, etc..) mais c'est la première fois que je rencontre un travail de ce genre, et malgré la confusion face aux bribes de sonorités stridentes que j'entendais, et la longueur du procédé (il vous faut quelques minutes de temps par photographie), je suis resté charmé par
l'approche de cet artiste, qui propose d'ailleurs souvent des textes dactylographiés supplémentaires apposés sur les laminés qui contiennent ses photos.


Les extraits sonores et les photographies empruntent une forme narrative souple
qui à mon avis laisse au spectateur pas mal de choix sur sa façon d'aborder les oeuvres. Chris Hand a préféré dispersé les 2 ou 3 séries de photographies dans la salle, plutôt que de les regrouper, apparemment pour souligner la liberté d'interpretation du spectateur, qui au lieu de tenter de former une trame narrative
réunissant toutes les photos (trame qui n'existe probablement pas), est invité à provoquer lui-même des associations libres, et de continuer ainsi un travail amorcé par l'artiste.


On devine bien après un certain temps que l'artiste s'est intéressé à 3 sujets précis:

1 - un road-movie urbain, qui présente des détails capté sur la route, surtout des motifs d'architectures routier ou de signalisation, mais aussi des scènes captées à la campagne, comme dans un va-et-viens entre les zones des banlieues en (sous-)développement, et les aires périphériques des villages entourant les zones urbaines
(sorte de "terrain vague" dans la relation binaire entre ville et campagne, si l'on tente de comprendre le titre étrange de l'exposition). Bref, une poésie du déplacement, de la nomadité, alors que ces photos présentent souvent des voitures ou autres éléments aptes à se mouvoir (des oiseaux), sinon des situations de blocage (
voiture prise dans la neige (photo du milieu, en provenance du site de Zeke).

2 - des "traces" de vécu humain: des objets domestiques laissé par leurs utilisateurs après utilisation, ou sur le point d'être utilisé (quand une forme humaine se présente). Ses captures de zones "intimes" (vieux matelas, réfrigérateur, chaise de restaurant (à gauche)) invitent particulièrement à la narration, et rappellent le travail de Sophie Calle, qui est reconnu pour ses explorations psychologiques sur des objets de la banalité.

3 - une série à "textes" un peu plus libre, mélangeant toutes sorte d'images "urbano-pittoresques" de garages, magasins, parkings, ou restaurants. Une sorte de voyage physique dans le no man's land des périphéries urbaines, mais qui est vécu de l'intérieur, à travers l'étreinte d'un romantisme anti-pudique, très contemporain. Les photos semblent s'être trouvées elle-mêmes tellement elle représentent des non-lieux ("(514) 907-0775 Ext 808" (2005)) , ou plutôt, des lieux qui semblent avoir été bâtit comme de la mauvaise herbe ("How To Embalm Love" (2005)).
Des enseignes, des vitrines, des portes de garages: il semble se créer un lien entre l'insigne et l'insignification. Les textes cherchent à humaniser ces images et à leur insuffler la vie ("I Forgot Which Muscles Were Its" (2005)). (les photos proviennent de ce texte de presse de la Zeke's Gallery.)



En ajoutant un échantillon de poesie ou de bruit à ses photos, l'artiste
crée ni plus ni moins des sortes de cartes postales sonores, comme on en trouve dans les magasin du dollars. Elles temporalisent des photographies qui autrement sont appelées à être gravées dans l'éternel. Elles forcent un rappel au moment de l'acte photographique, et demandent au spectateur de se mettre dans la peau de l'auteur: que s'est il passé à ce moment là, exactement ? Quelle émotion a poussé le geste photographique? En ce sens, Tiefenbach établie une sorte de système apparenté à celui du photo-roman, tout en préférant y fragmenter des moments d'intensité émotionelle plutôt que de sombrer dans le racontage, ce qui aurait été dangeureux dans un travail qui parfois frôle l'anecdotique.


En toute liberté, Zev Tiefenbach propose une nouvelle façon de rappeler les liens entre la photographie et le cinéma. Je ne sais plus si c'est Bazin qui utilisait le terme "monstratif" pour souligner le potentiel narratif de chaque image, mais le travail de Zev est une excellente proposition sur le sujet. Une tentative d'aller un peu plus loin, de dessiner autour de l'image les éléments imaginaires qu'elle inspire.


En ce sens, je considère l'exposition présenté à Zeke Gallery ces jours-ci comme la meilleure des expositions du mois de la photo "qui n'en fait pas partie", et je souhaite ardemment que Martha Langford découvre une proposition sur le pouvoir imaginatif de l'image qui aura passé à coté d'elle (Martha Langford est commissaire du présent Mois De La Photo de Montreal, dont le thème est le pouvoir évocatif de l'image).





Pour revenir à Zeke:

Chris Hand est aussi l'éditeur d'un des blogues les plus magnifiques
que je connaisse, le Zeke's Gallery, qui traite de toutes sortes de sujets aussi bien locaux qu'internationaux, avec une portion nette dédiée à la "critique de critiques d'art" (vous avez bien lu, il s'agit d'évaluer un texte critique à propos d'une exposition).


Ce blogue est parasité par des commentaires nombreux de ma part.
Je suis passionné par les défis et propositions que cet homme peut
lancer, dont le plus ambitieux jusqu'à maintenant consiste
en une rencontre avec le nouveau directeur du Musée D'Art Contemporain
de Montreal, Marc Mayer, sur le sujet de la condition de l'art contemporain québécois.


Ces rencontres auront lieux les 18 Octobre et 2 Novembre prochain:
la première en galerie, la suivante au musée.


Nous en reparlerons.



Cedric Caspesyan
centiment@hotmail.com


Zev Tiefenbach: "Binary By Submission"
Du 25 Août au 4 Octobre 2005
Zeke's Gallery
3955 Saint Laurent
Montréal, Québec
H2W 1Y4

Blogue: http://zekesgallery.blogspot.com/



PS: vous l'avez manqué?
Bah, la prochaine expo à cette galerie
va sûrement valoir le détour: des toiles
abstraites de Chris Straw (si mon épellation est
exacte), qui ressemble à une étrange rencontre entre
François Lacasse, Paul McCarthy, et le design
rétro-gogo psychédélique.

À Partir De Là

J'ouvre ce blog afin de faire part de mes commentaires francophones
sur ce qui se passe dans le domaine des arts.


"On verra ben".



Cedric Caspesyan
centiment@hotmail.com