Friday, October 14, 2005

FNC Salon Rouge Numérique: Dominic Gagnon Et Le Duo Pascal Lièvre / Benny Nemerofsky Ramsay

Bon,

ce ne sera pas le retour du Média Lounge
au FNC
cette année, probablement par faute de moyens,
probablement aussi car les expositions d'art
numériques commençaient à sortir un peu du mandat
du festival.


Reste que je me suis rendu tantôt à ce fameux
"Salon Rouge" du 3ième étage du Musée Pour Rire,
où une sélection de petits écrans plats m'attendaient,
présentant une série d'oeuvres web déjà très mal
annoncés par les dépliants et catalogues du festival.


J'y reviendrai.



Il y avait aussi Pascal Lièvre et Benny Nemerofsky Ramsay
se promenant ici et là, brandissant un carton fait dernière
minute, annonçant le retour du fameux baiser à un dollars de
l'artiste Orlan.


J'imagine que les deux artistes s' échangent un baiser
lorsqu'on les paient?

Figurez-vous que je n'en sais rien, car tout le temps
que j'étais là, ils discutaient avec des gens du milieu
(probablement tous des invités du FNC) qui leurs posaient
sans cesse des questions discrètes, en aparté.


Je crois que malheureusement le gratin numérique du salon
rouge n'est pas le milieu idéal pour effectuer une performance d'art.
Nos deux lurons avaient plutôt l'air d'être les clowns de service.
Quel dommage.

Je retourne plus tard voir si il y a quelque chose
qui se passe pour la "2ième" partie de cet événement.


(je rajouterai le texte ici).


ADDENDUM: me voici revenu de la soirée magique
de la projection des vidéos politico-humoristiques
du tandem (si je me permet de les signaler ainsi)
Pascal Lièvre et Benny Nemerofsky Ramsay.


En tout, 8 videos furent présentés, dont
un magnifique extrait d'une installation
de Nemerofsky Ramsay qu'il a bien voulu
interprêté "live" pour nous: il s'agit
de micro-opéras dans lesquels il assemble
des extraits de chansons pop sentimentales,
selon des discours très récurrents, comme
le geste d'appeler ou l'utilisation des
prénoms.

Les deux artistes utilisent la chanson
sentimentale pop pour mieux souligner
des disconnections entre la culture
de masse et la politique, ou l'histoire
de l'art.

Pascal Lièvre procède la plupart du temps
par le récit de textes politiques, comme
ceux de Mao, un texte de George W. Bush
lancé en réponse au terrorisme, ou celui
de l'acte patriotique américain. Ces textes
sont ajustés à des airs populaire (de Abba
à Céline Dion) et pour ainsi dire "chanté",
dans des vidéos parodiques et sirupeux.


Benny Nemerofsky Ramsay se joue quant
à lui de la recherche d'une identité
culturelle gay, en reprenant des classiques
de musique de la renaissance (Purcell)
ou de musique populaire (Madonna) dans
des situations auto-dérisoires, comme
dans une émulation d'un groupe pop
"boyband" (dont les membres sont entièrement
joués par l'artiste (J'avais déja vu ce vidéo de
nombreuses fois)), ou un "ballet mécanique" effectué
sur 16 écrans de télésurveillances (fameux "Live
To Tell", un des temps forts de la soirée, et qui prouve
le talent réel de chanteur de l'artiste).

Curiosité ? Cet autre video de
Ramsay où il nous présente
une tentative d'audition pour
un groupe pop obscur et lesbien
de Russie (!).


Cette tendance du "vidéo d'art-chanson"
et de l'ironie sentimentale est très
présente chez les artistes issues de la période 80,
période noire et existentielle où l'individualisme
et le romantisme ténébreux étaient de mise,
après les désillusions des artistes plus engagés
des années 70. Des artistes issues de contextes
plus "post-punk", comme Pipilotti Rist ou Rodney
Graham, furent parmis les premier à joindre l'art
contemporain avec le médium de la musique pop, dont ils se
proclamèrent des héritiers. Les artistes plus récents,
quant à eux, doivent souvent s'en remettre à combattre
les excès de la culture MTV, celle qui sert encore de moule
culturel à une grande majorité d'enfants et d'adolescents.

Derrière le ton jolubile, il y a certaines abysses
que nos deux artistes de ce soir tentent de couvrir.
Et peut-être finalement, c'est un peu un relent de désespoir
qu'ils réussissent si bien à cacher. Comme ces deux amoureux dans un vidéo
de Lièvre (Axe Du Mal) qui s'endorment comme ils l'auraient fait dans un vieux vidéo d'Ultravox.


L'atmosphère dans la salle ce soir me paraissait parfois un peu froide,
pour une présentation de vidéos sensés nous donner le sourire.
Il aurait été curieux de voir comment les spectateurs de Kino
auraient réagit à des oeuvres en apparences légère,
mais aussi différentes de ce qui est généralement montré
lors de ces soirées.

(Le site de Benny Nemerofsky Ramsay
est ici, pour plus de détails sur les oeuvres.)

(Ici, celui de Pascal Lièvre,
incluant le vidéo "Abba Mao")

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Une installation à 4 canaux mal indiquée
s'ajoutait en bout ligne lors du parcours
du salon numérique.


Il s'agit d'un videogramme d'à peu près 15 minutes
qui est répété "en canons" (à des intervalles différents)
sur 3 autres moniteurs, placés en cube.


Comme ce vidéogramme est composé de 4 images
jouant en même temps, c'est à un véritable
4 par 4 de l'art video que l'artiste Dominic
Gagnon nous convie, sorte d'amalgame
associatif qui rappelle un peu trop
le travail de Mike Hoolboom, mais
qui semble être investi d'images
tournées par l'artistes, en plus
de l'usuel melting pot médiathique.

Son thème? Aurore, l'enfant de chienne...
oops..non je veux dire..l'enfant martyr..
(ahem, scusez).


On constate assez rapidement que c'est un portrait
psychologique du Québec régional que l'artiste tente
d'évoquer (actualiser les lieux d'où proviennent
ces légendes monstrueuses), ce qui n'est pas incongru avec
la récente vague médiatique entourant les abus d'enfance
dans nos régions (incluant un nouveau film choc de Paul
Arcand).


En ce sens les intentions de ce projet restent louables,
mais je ne suis pas certain que la mise en forme
par harcèlement visuel soit le choix idéal,
nous ramenant vers une esthétique
de collage, du patchwork médias, du
zapping de la conscience, qui
rappelle trop facilement l'art vidéo
des années 80. (si, si, il y en avait
des sculptures télévisuelles aux foufounes
électriques, durant cette période)


Il y a des pensées énoncées par certains des interviewés
qui sont à peine perceptibles. Il aurait été intéressant
de savoir d'où elles proviennent.




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Finalement je dois ajouter deux titres à ma sélection écrite
il y a quelques jours des événements du FNC reliés aux arts visuels:


Figurez-vous que le cinéaste Bertrand Bonello (dont je dois être
un des rares énergumènes à ne pas trop avoir apprécier les longs métrages,
en partie car je déteste voir des gens plus beaux que moi être payé à baiser..
;-D..), présente un portrait de l'artiste photographe Cindy Sherman.


Ça s'intitule "Cindy, The Doll Is Mine", et c'est présenté
dans le programme "Solitudes" des courts métrages.


Va t'on apprendre quelque chose de nouveau sur cet artiste
phare qui expose sans arrêt de nouvelles photographies
dans les nombreuses expositions collectives à New York?
Ça reste à voir.


Autre film présenté: "Making Pictures" (de John Price) posera
un regard critique sur le récent travail photographique
d'Edward Burtinsky sur la Chine, présentement exposé chez
Nicolas Métivier à Toronto, et Charles Cowles à New York.

Peut-on faire de l'art, et vendre de dispendieuses photos, sur le
sort d'hommes vivant dans la misère? Je me demande bien si l'artiste
lui-même oserait répondre à cette question...





Bon...


Filons voir ce que Lièvre et Nemerofsky nous ont
concocté pour le FCMM...euh..le "FNC".


Cedric Caspesyan
centiment@hotmail.com



PS: ces textes ne seront pas traduit pour la version
anglaise du site, qui contiendra bientôt des commentaires
non traduit en français.

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